Photos fournies par Maryanick Gaultier sur Facebook.
Elle est également connue sous le vocable de Notre-Dame de Monjau (Montjoie) en référence au cri des pèlerins marchant vers Saint Jacques de Compostelle dont l’un des itinéraires passait par Gourville (Villejésus - Courcôme - Tusson – Gourville - Rouillac).
Peu de documents nous renseignent sur l’histoire de cette église. Il est fait mention de Notre-Dame de Gourville peu avant 900.
A cette période l’abbaye de Saint-Cybard, qui possédait un prieuré à Gourville probablement depuis le VIIIe siècle reçu cette église de Sancia, épouse d’Aymara, comte du Poitou et fils d’Emenon, comte d’Angoulême. L’église, unie au prieuré et dépendant de l’abbaye de Saint-Cybard, fut donc à la fois paroissiale et prieuriale. En 1180, l’évêque Pierre Ier approuve le règlement des obligations qui est confirmé le 15 septembre 1514.
La paroisse de Gourville, fut maintenue en 1803, et reconnue les 27 mars 1805 et 30 septembre 1807, avec Bonneville comme annexe. Une première campagne de réparation eut lieu en 1832-1834, mais l’église fut ensuite négligée. Le 21 août 1898, à l’issue des vêpres, une planche mesurant deux mètres de longueur se détacha du vieux plafond, « en tombant un fracas épouvantable sur les bancs destinés aux petites filles devant la sainte table rebondissait et volait en éclat sur les marches du maître-autel, entrainant dans sa chute plusieurs pierres qui sont venues rouler aux pieds des fidèles…. [1]» l’accès à la grande nef de l’église fut interdit et les offices furent célébrés dans la chapelle de la Vierge. La voûte de l’église fut refaite l’année suivant la catastrophe, en 1899. Une campagne de restauration confiée en 1995 aux compagnons de Saint-Jacques a rendu à cette église son lustre d’antan. La pierre fut nettoyée et rejointoyée et à la faveur de ces travaux de réfection, de belles peintures murales sont apparues dans le chœur. L’église n’est pas classée Monument historique.
Description
L’église, placée sous le vocable de Notre Dame de l’Assomption, fut construite, selon Jean George, dans le troisième tiers du XIIème siècle, remplaçant un édifice plus ancien. Des traces de construction en petit appareil visibles dans les trois premières travées du mur nord de la nef peuvent dater de cet édifice primitif.
Ce nouvel édifice roman se compose d’une nef unique de trois travées rectangulaires sans transept, d’une travée de chœur et d’une abside semi circulaire.
Avant que l’édifice ne subisse de nombreuses transformations, il est probable que la nef possédait trois travées et un faux-carré sous un clocher. La nef peut avoir été couverte d’une file de coupoles aujourd’hui disparue. Un simple plafond l’a remplacé à une date inconnue. La voûte en berceau en briques actuelle n’a été construite qu’en 1899.
Des pilastres doublés d’un piédroit et d’une colonne attestent de la présence d’une voûte à l’époque romane. Il reste quelques traces d’un simple décor de feuilles plates sur les chapiteaux de ces supports.
À la fin du XIIe siècle la nef a été allongée vers l’ouest d’une travée et demie. Le mur sud de la première travée a été reconstruit en moyen appareil, la partie supérieure de ses murs a été reconstruite et la nef a connu une tentative de voûtement en file de coupoles comme le laisse envisager la présence de supports massifs dans les murs de la nef.
C’est seulement à la période gothique que la première travée actuelle aurait été transformée en clocher porche, probablement au XIVe siècle d’après le style de sa voûte.
La voûte romane en cul de four de l’abside fut remplacée au XVe siècle par une voûte sur croisée d’ogives. Les murs présentent encore un décor d’arcatures sur colonnes et une fenêtre encadrée de colonnettes datant du XIIe siècle. Il subsiste les traces d’une litre funéraire dans le chœur. Le clocher primitif devait se dresser au-dessus d’un faux-carré. Son effondrement provoqua une cassure visible sur le mur sud.
La cloche installée dans le clocher-porche a été baptisée le 15 décembre 1686. Son parrain était François de Pindray, seigneur de Montaigon. Sa marraine, Françoise Mesnard de Bonneville. La bénédiction a été faite par M. Gourdin, curé de Gourville. Cette cloche est l’œuvre d’une célèbre famille de fondeurs de cloches, les Barreau, qui travaillèrent pour le diocèse d’Angoulême dès le milieu du XVIIe siècle. Nous trouvons leur signature à Sers, Mouton, Saint-Constant, Dignac, Pérignac, en Saintonge, en Vendée, en Poitou, en Périgord, en Limousin et en Bordelais. La cloche fut classée le 30 octobre 1944.
Entre les XVe et XVIe siècles, une chapelle latérale a été construite au sud, à hauteur de la dernière travée de la nef et de la travée précédant le chevet. Les seigneurs de Gourville, qui sont à l’origine de cette construction y firent graver leurs armoiries : un lion hissant sur une litre funéraire décrite par l’abbé Michon en 1845 (aujourd’hui disparue)
Mobilier
Au cours des restaurations intervenues au XIXe siècle, l’église fut dotée de mobilier : une tribune fut installée en 1887, ainsi que des vitraux, un maître-autel en pierre des Villaires et deux autels secondaires, dédiés au Sacré-Cœur et à la Sainte Vierge. Des toiles peintes, des statues, un chemin de croix érigé en juin 1857 par le curé de Genac complètent l’ameublement.
Façade
La façade primitive était moins élancée qu’aujourd’hui. Le clocher qui la domine est une construction de la fin du XIIe siècle et du XIVe siècle. George suggère son édification au XIIIe siècle. Sylvie Ternet date du XIVe siècle, la construction du clocher porche. Ses ouvertures hautes pourraient dater du XVIe siècle.
Le portail est daté de la fin du XIIe ou début XIIIe siècle. La façade est cantonnée de puissants contreforts d’angles au XVe siècle.
Extérieur
Selon Sylvie Ternet, le chevet aurait été surélevé pour être fortifié au cours du XIVe siècle. Les contreforts extérieurs ont été renforcés au XIXe siècle. Une sacristie rectangulaire moderne existe au sud de l’abside.
Source :
https://www.intramuros.org