Les lanternes se distinguent tout d’abord par leur taille importante et leur verticalité, qui rompt avec l’horizontalité des tombes avoisinantes. Elles répondent au clocher de l’église voisine ce qui les rend visibles parfois de très loin.
Cette colonne évidée, construite au XIIe siècle, mesure 12m de haut. Elle est formée de huit colonnes jointives sur un emmarchement circulaire en pierre et un socle saillant. Quatre de ces colonnes sont disposées en croix, les autres plus fines sont logées dans les angles. Elle est percée dans sa partie basse afin d’accéder au fanal pour y déposer une lampe. Les chapiteaux, sans sculpture, portent un clocheton décoré d’écailles de pomme de pin.
Les bases des colonnes ainsi que les chapiteaux galbés, permettent de dater la lanterne de la fin du XIIe siècle.
La construction est percée à sa base de quatre petites fenêtres rectangulaires, une à l’aplomb de chaque grosse colonne, destinées à laisser rayonner la lumière autour de l’édifice. Vers le milieu du clocheton, on voit une cinquième ouverture, plus petites que les précédentes, destinée à laisser échapper la fumée.
La lampe était hissée dans une niche à 3m de hauteur dans une des colonnes. Au XIXe siècle existait encore à l’intérieur un crochet en fer destiné à retenir la corde qui servait à monter et descendre la lampe.
Cette construction est familière aux habitants du Limousin, du Poitou et de la Saintonge. Au moyen-Age, elles étaient toutes au milieu du cimetière et servaient à protéger, dit-on, les morts du diable et les vivants des revenants. Elles attestent de l’immortalité de l’âme et appellent le voyageur à prier pour les défunts. La lumière, d’origine divine, manifeste également la présence de Dieu qui veille sur ses fidèles.