La cathédrale Saint-Pierre est construite près du rempart de la ville, à l'initiative de Girard II, évêque d'Angoulême. Elle a été agrandie et transformée au cours des siècles, notamment par l'adjonction de nombreuses chapelles. Sa principale transformation date du 19e siècle, entre 1852 et 1875. L'architecte Paul Abadie (fils), soutenu par l'évêque Cousson, restitue l'édifice dans son hypothétique état originel en supprimant les chapelles. Le clocher est entièrement repris et l'intérieur de l'édifice est également restauré.
La cathédrale Saint-Pierre se compose d'une large nef, d'un transept et d'un chœur à abside demi-circulaire sur lequel sont greffées quatre absidioles ; seule l'absidiole nord-est est romane, les trois autres ont été reconstruites au 19e siècle. Sur le modèle de l'ancienne cathédrale Saint-Front de Périgueux, la nef est couverte de trois coupoles. Cette file de coupoles a été imitée au 12e siècle dans plusieurs églises de l'Angoumois et de la Saintonge.
La façade romane de l'édifice présente un riche décor consacré au Christ triomphant et au Jugement dernier. Les restaurations du 19e siècle ont principalement concerné la partie haute en ajoutant le pignon et les clochetons qui l'encadrent.
Le programme sculpté est organisé de bas en haut. Le rez-de-chaussée est composé d'un portail central flanqué de deux arcades aveugles. Les apôtres partant en mission sont figurés sur les tympans des arcades latérales ; le tympan du portail central, orné d'un Christ en Majesté, a été réalisé au 19e siècle. La partie médiane de la façade est organisée, de part et d'autre d'une grande baie en plein cintre, en deux registres superposés d'arcades aveugles abritant des sculptures. Les deux cavaliers sculptés entre le rez-de-chaussée et ces deux registres ont été ajoutés au 19e siècle et représentent saint Georges à gauche et saint Martin à droite. Onze apôtres et la Vierge sont figurés à l'intérieur des arcades ; ils regardent vers le haut où, dominant la façade, est représentée l'Ascension du Christ. Le Christ est figuré debout à l'intérieur d'une mandorle et lève la main droite dans le geste de la bénédiction. Il est entouré des symboles des quatre Évangélistes. Le Jugement dernier est évoqué par la représentation des élus et des damnés. Les élus prennent place dans des médaillons situés à l'intérieur des arcades qui encadrent l'Ascension. Les damnés, quant à eux, sont figurés avec des diables dans deux scènes placées à chaque extrémité du second registre de la partie médiane.
Le message est renforcé par la structuration de la façade. Les registres superposés d'arcatures aveugles créent des lignes horizontales réunies par les contreforts-colonnes qui divisent verticalement le frontispice en cinq travées. La travée centrale, plus large que les quatre autres, est ponctuée de bas en haut par le portail du rez-de-chaussée, la grande baie médiane et la représentation de l'Ascension, encadrée par une arcade qui met en valeur la scène principale de la façade.
Source :
http://decouverte.inventaire.poitou-charentes.fr